Pourquoi en sommes-nous là ?
L’UDF,
depuis sa création en 1978, a subi 4 vagues successives de départs qui
l’ont divisée et affaiblie particulièrement en terme d’élus
- en 1997 avec les départs de Républicains de Démocratie Libérale d’Alain Madelin
- en 2002 après la création de l’UMP
- en 2007 avec la création du Nouveau Centre
- en 2007 encore, avec la mise au congélateur de l’UDF, la disparition du sigle, et la création du MODEM.
10 ans, bientôt 11 ans de perte d’influence et de moindre capacité d’action dans la vie publique
La
création de l’UMP constituait un vrai danger pour l’UDF. Convenons
qu’elle a bien résisté à cette tentative de captation. Avec plus de 12%
des voix obtenues aux élections Régionales et Européennes de 2004, elle
a même reconquis presque son étiage électoral moyen.
Aux élections présidentielles elle a toujours eu la capacité de présenter des candidats.
François Bayrou, pour sa part, a porté deux fois le flambeau.
-
en 2002, comme candidat de l’UDF (puisque l’UMP n’a été fondée qu’après le choc de la présidentielle). Résultat : 6,84% ;
-
en
2007, lors de la dernière élection, résultat 18,57% au terme d’une très
belle campagne de son Président et de l’UDF…. car le Modem n’existait
pas encore.
Une analyse courte mais qui participe de la légende, veut que ce score soit « exceptionnel » et porteur d’avenir.
Hélas, ce n’est pas vrai!
François
Bayrou ne partait pas de 6,84% mais d’environ 13% (résultat cumulé par
l’UDF tant aux régionales qu’aux européennes de 2004). Le gain final
est de 5,8% et s’explique aisément par l’addition d’anti-ségolénistes
et d’un peu d’anti-sarkozystes.
C’est même un résultat moyen si l’on considère le différentiel avec les concurrents
N.Sarkozy (31,18%, soit + 12.61%, 4 629 388 voix de plus) et S.Royal (25,87% soit +7.30% , 2 680 381 voix de plus).
Rappel : En 1988 Raymond Barre :13,19% par rapport à J. Chirac :15.91%
Idem si l’on considère qu’en 1995 E. Balladur était le candidat centriste :18,58% par rapport à J Chirac :20,84%
Ce
capital de 18,5% pourtant intéressant et prometteur fut gaspillé, à la
veille du 2éme tour, en une phase que François Bayrou a prononcée
inconsidérément en dépit de la position unanime du Comité exécutif :
« Je ne voterai pas Nicolas Sarkozy ». Ce qui a été immédiatement
compris par « je voterai Ségolène Royal » (qui s’est d’ailleurs
empressée de le remercier).
C’était
parfait pour gâcher son électorat, car qu’on le veuille ou non,
l’électorat de base , l’électorat « nucléaire » de l’UDF est de Centre
et de Centre droit, et cet électorat nous a, hélas, quitté.
Résultat : 7,3% aux élections législatives qui ont suivi avec trois députés (trente auparavant) et la chute s’amplifie.
Lors
des élections municipales, du fait de la stratégie « à la carte »
proposée par notre Président, l’image du parti s’est gravement altérée.
« Mais où habite-t-il ? »
Quant à sa lisibilité, elle apparaît plus que brouillée. « Mais où vont-ils ? »
« Parti de la gamelle », « Formation opportuniste » tout a été entendu.
Notre UDF, devenue MODEM, n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Les élus ont disparu, soit entraînés vers de nouveaux partis, soit restant en déshérence mais hors du parti.
Nos
militants anciens se frottent à longueur de réunions à nombre de
militants nouveaux dont la fraîcheur d’âme et la diversité politique
n’ont rien à envier à l’inexpérience.
Le
seul point commun de beaucoup de ces nouveaux adhérents est la
personnalité de François Bayrou plus que l’adhésion politique.
Situation qui est à la fois périlleuse car volatile et surprenante car
peu conforme à la tradition anti homme providentiel du centrisme
français. Qui plus est, elle donne prise à la critique de dérive
sectaire.
Ce
parti est la propriété collective de tous les adhérents et ne saurait
être capté par un clan quelconque ou mis au service exclusif d’une
seule ambition personnelle.
Nous demandons donc :
- un retour à la lucidité
C'est-à-dire
reconnaître, même si on peut le déplorer, que le scrutin majoritaire à
2 tours est la règle d’airain qui régit la vie politique, qu’elle a ses
contraintes, et que sauf à avoir 51% tout seul au 1er tour, il faut des alliés pour être élu, et qu’il faut des élus pour peser sur les choix ou gouverner.
- une morale d’honnêteté politique
Il
faut dire, avant le premier tour, qui sont ses alliés, c'est-à-dire
ceux avec qui on partage le plus de valeurs et quel bout de route on
peut emprunter avec, soit que nous les rejoignons soit qu’ils se
rallient à nous.
Observons
que les rares succès enregistrés à ces élections municipales l’ont été
par alliance avec l’UMP, à très peu d’exceptions près.
Avons-nous
d’ailleurs une alternative crédible, en l’absence d’un grand parti
social-démocrate séparé des communistes et de l’extrême gauche, sauf à
vouloir devenir un supplétif dans une stratégie « arc en ciel » comme
en Italie: de Bezancenot à Bayrou ?
- La fin des légendes
· Celle d’un résultat exceptionnel aux présidentielles
· Celle de l’indépendance du Centre
Ce
n’est qu’une posture, nous avons toujours été indépendants et libres
mais l’indépendance en politique c’est d’abord la puissance et la
capacité d’agir.
L’UDF était puissante et indépendante, le MODEM n’est que faible et à la merci de ses alliés « interchangeables ».
· Celle de la construction d’un parti nouveau
« nous n’avons que trois mois » « il faut du temps » ….
En
fait de construction, c’est à une déconstruction systématique à
laquelle on assiste. Faut-il rappeler que l’UDF dont le Modem profite
tant en locaux qu’en subsides a bientôt 30 ans, qu’elle avait des élus
sur tout le territoire et à tous les niveaux de responsabilités.
Le nombre d’élus dont nous disposons maintenant (moins que le parti communiste !)
la capacité réelle d’agiter autre chose que le ministère de la parole
ou l’incantation à la « résistance », ne sont que quelques uns des
critères apparents de cette perte de substance.
· Celle de l’élection salvatrice, rédemptrice, à la présidentielle de 2012.
Une élection présidentielle est l’aboutissement d’un processus, pas un préalable
On ne peut pas sacrifier un parti et ses élus, à ce qui, en l’état, n’est qu’une chimère.
Sous le Vème République, sans parti puissant en terme d’élus, on ne gagne pas une primaire présidentielle.
- L’arrêt de la stratégie de l’embuscade permanente
Faute
de peser réellement sur les choses, les dirigeants actuels du Modem
souhaitent la défaite du gouvernement et l’échec des réformes pour se
refaire une santé à bon compte.
Réformes que nous avons pourtant appelées de nos vœux lors de la campagne présidentielle.
Notre
parti s’honorerait de voter celles qui lui paraissent bonnes, voire en
les amendant, fussent-elles douloureuses et impopulaires dans un
premier temps.
- Un partenariat actif pour ces réformes
Une
forme de contrat de gouvernement, si nos valeurs et nos propositions
sont prises en compte peut être passée avec la majorité présidentielle,
sans y perdre son âme, tout en restant libre de le dénoncer si les
termes du contrat ne sont pas respectés.
- La renaissance de l’UDF
Notre
parti politique, socle du Centre, a été inconsidérément « assassiné »
au Congrès de Villepinte. Nous demandons sa réactivation et
l’organisation d’un congrès de renaissance de l’UDF sous forme
éventuellement de fédération qui pourrait intégrer le MODEM comme l’un
des membres.
Dans
un premier temps et, sans préjudice d’un Congrès ultérieur, nous
demandons la réunion rapide du bureau de 30 membres élus par le Congrès
de l’UDF de 2007 chargé d’en défendre les intérêts juridiques,
matériels et moraux.
- La mise à disposition de moyens et de capacité d’expression
au
sein de cette fédération par partage, à convenir, de l’argent public
versé (subsides calculés sur la base de candidatures aux législatives
dont beaucoup ne sont plus sur la ligne politique actuelle du parti).
- L’ouverture immédiate de discussions par
un collège à déterminer, avec le Nouveau Centre, Avenir Démocrate, le
Parti Radical et toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans le
Centrisme afin de constituer une Fédération du Centre pour éviter que
la division à l’infini de ses composants ne soit l’avenir du Centre en
France. Il faut rassembler ce qui est épars, sinon la bipolarisation
aura vraiment gagné.
Tout ceci est possible au sein de notre formation, fusse contre la volonté de son Président et sans son autorisation.
Rien ne vous oblige à quitter le parti. La façon dont son Histoire va maintenant s’écrire est de votre responsabilité.
C’est en son sein qu’il faudra faire renaître l’espoir et regagner la confiance des françaises et des français.
Si vous partagez cette analyse, pour le moins en partie,
Rejoignez-nous, soit en m’écrivant :
Thierry Cornillet BP 28 26201 Montélimar
Soit par message courriel à : lesamisdeludf@live.fr