L'UDF ne renaîtra pas
François Bayrou a mis en échec mercredi soir les partisans d'une renaissance
de l'UDF lors d'une réunion du bureau de l'ancienne formation
centriste.
"Nous avons décidé (...) que le Mouvement démocrate allait
continuer à se développer", a déclaré le président du MoDem à l'issue de cette
réunion de trois heures. "Il n'y aura pas de retour à l'UDF historique", a-t-il
ajouté en se réjouissant de ce "premier élément de clarification".
Selon
M. Bayrou, cette décision a été votée à une large majorité de 19 voix contre
six.
Une majorité encore plus large s'est dégagée sur la question de
l'attribution du financement public. Celui-ci "ira au MoDem", a assuré M.
Bayrou. Une convention va "édicter les règles entre les deux entités", a ajouté
le président du MoDem. Elle portera notamment sur l'entretien du siège, a-t-il
expliqué sans plus de précision.
Les partisans de la renaissance de l'UDF
ont reconnu avoir été mis en minorité lors de cette discussion "franche". Le
bureau n'a "majoritairement" pas souhaité que l'UDF retrouve une expression
politique, a convenu le sénateur Jean Arthuis.
La minorité va continuer à
"s'exprimer", a ajouté le sénateur de la Mayenne, partisan d'"un centre
indépendant et suffisamment fort pour nouer des alliances
claires".
François Bayrou avait convoqué ce bureau, chargé de veiller au
respect des intérêts matériels et moraux de l'UDF, mise en sommeil le 30
novembre dernier à la veille du congrès fondateur du MoDem, pour vider la
querelle l'opposant aux partisans de la renaissance de l'UDF.
Ces
derniers ont lancé une pétition après l'échec du MoDem aux municipales pour
faire revivre l'UDF. M. Bayrou, qui a dénoncé une manoeuvre téléguidée par
l'Elysée pour l'éliminer, a annoncé lundi qu'il allait demander, avant l'été,
aux quelque 60.000 adhérents de son parti de confirmer par un vote sa "ligne
d'indépendance" par rapport à l'UMP et au PS. "Tous ceux qui veulent utiliser
des interrogations pour faire une crise repartiront gros Jean comme devant",
a-t-il prévenu mercredi soir.
Parmi les nostalgiques de l'UDF, le chef de file des sénateurs centristes et trésorier du MoDem Michel Mercier, le sénateur Philippe Nogrix et le député européen Thierry Cornillet étaient également présents mercredi soir.AP